Odeurs d'Asie (par Nicodème Dupont)

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 (Nicodème Dupont est le plus truculent des aèdes, difficile à joindre vu qu'il est tout le temps on ne sait où ; ce texte inaugural est extrait d'un de ses carnets de déroute)



Chaleur et moiteur, welcome to Thaïlande. Je daube carrément après 18 heures à me trimballer depuis un continent vers un autre. Partant de l'aéroport, je serre les bras histoire de pas trop exhaler dans ce train qui me conduit à la ville. En un arrêt une meute est rentrée. Je me cale dans un coin. Y a encore rien de très exotique, à part la gueule des locaux. Z'ont des variantes de teintes assez marrantes, ça va du pâle au bien caramel.

Phaya Thaï, terminus. Y a pas de galère pour la suite. Premiers pas dans les rues … Ça sent. Indéfinissable de prime abord, tout se mélange. J'aime ça. Je chemine peinard. C'est la bouffe qui cuit sur un petit chariot qui me saute au nez. Y a de l'épice, du piment, de la viande. Un peu plus loin ce sont des fruits. C'est pas l'odeur aseptisée ou juste de pisse que je capte d'habitude. Bon, faut pas idéaliser non plus. Je prends un moto-taxi. Je négocie vite fait la course. Dans le trafic de Bangkok tu la bouffes la pollution. Là y a rien d'agréable. En plus je me cramponne sur le scooter avec mes quinze kilos sur le dos. Ça circule dans la ville. Ce que ça dégage de la fumée. Z'ont pas l'air fin les gens avec leur masque d'hôpital sur la tronche, mais c'est sûrement pas si con.

Tu sais que t'arrives à bon port, t'as du touriste dans tous les sens, les hôtels, les bars, l'effervescence qui règne, y a pas les mêmes odeurs. Faut baguenauder pour retrouver ça. T'as le canal, tout dégueu, ça monte au pif. Puis les petites venelles, pleines de commerces que j'identifie pas franchement. Ils dégagent tous un truc.


C'est une balade plus olfactive que visuelle. Une ville, ça reste une ville, mais les parfums, les relents, ça diffère de partout. J'en prends plein les nasaux, ça me manquait. Je suis loin de chez moi. Je le sens. L'aventure commence. 

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