C'est quoi être un homme ? (par Anna Maleccio et Arturo)

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Qu'est-ce que la masculinité ? La virilité ? C'est quoi être un homme ? Être né avec une bite ça suffit ?


Voyons d'abord ce que nous en dit Anna Maleccio :
La masculinité est plus ou moins synonyme de virilité, et virilité vient de virà en sanskrit, qui signifie « héros, brave ». Il y a donc un certain écho héroïque à la masculinité, lié à la force, la témérité ainsi qu’au sacrifice en quelque sorte. C’est cohérent d’un point de vue biologique puisque chez les mammifères (contrairement aux insectes), ce sont les mâles qui sont en charge de la sécurité physique du groupe en cas de danger. La masculinité est donc le domaine des gardiens, des protecteurs et des guerriers. Ce statut confère du pouvoir mais aussi d’énormes responsabilités. Être à la place symbolique du gardien et du guerrier oblige à acquérir certaines qualités : stratégie, sang-froid, logique, rationalité. Et paradoxalement, la biologie des hormones fait que l’homme, par sa testostérone, est aussi plus agressif donc plus susceptible de se mettre en danger et d’avoir des comportements inconsidérés. C’est pratique quand même, car cette agressivité permet de se confronter plus facilement au danger, et ainsi s’en protéger. La femme, étonnement, est beaucoup plus rationnelle en relations de couple que l’homme. Elle est généralement moins susceptible de se jeter dans une relation sans lendemain en se faisant duper par un beau physique (en général hein, et chez les plus âgées, car les jeunes peuvent se faire duper très facilement). De la même manière que le masculin est celui qui se confronte au danger, il est le domaine de l’extérieur. Le membre viril est externe là où les organes génitaux féminins sont internes. Le foyer est symbolique du féminin quand l’extérieur de ce même foyer est masculin. En psychologie sociale, on considère que c’est le père qui est en charge de la socialisation de l’enfant, en lui apprenant les règles et la frustration de la vie en société par son autorité. L’enfant est introduit dans la société par son père, qui vient opérer la fracture symbolique entre lui et sa mère, qui jusqu’alors était vue par l’enfant comme une partie de lui-même. C’est compliqué à expliquer la masculinité. On en fait un peu ce qu’on veut au final. Y a quand même eu des variations dans les définitions au cours de l’Histoire. J’ai toujours cet exemple en tête du wakashudo chez les samurais, en gros on considérait qu’aimer les femmes pour un jeune samurai était dangereux car les femmes risquaient de le contaminer par leur féminité, donc on l’incitait à la pédérastie avec un samurai pour rester viril parce que baiser entre mecs = être super viril. Alors que nous ça peut nous sembler totalement absurde. De même, aujourd’hui la masculinité c’est plutôt l’insensibilité et le cartésianisme pur, des ingénieurs ou des hommes d’affaire. Alors qu’au Moyen-Âge, les chevaliers des histoires d’amour courtois étaient très romantiques et sentimentaux, très sensibles. Au final, je dirais qu’une vision saine de la masculinité, c’est l’esprit de chevalerie, l’esprit noble des chevaliers chrétiens. La veuve et l’orphelin, tout ça. Les espèces qui survivent le mieux sont celles où il y a un facteur entraide, ç’a été démontré par Kropotkine dès le XIXème siècle donc, partant de ce postulat, on peut trouver logique que les mâles transcendent l’instinct de protection et d’agressivité qui les poussent à combattre les ennemis du groupe par un esprit de chevalerie.



Bon je vous laisse digérer et je reprends la parole. J'abonde à ce qui est dit, en appuyant sur le fait que la construction de la masculinité à travers les sociétés évolue au fil de l'Histoire. Et on peut même y déceler des tendances qui reviennent. On peut rapprocher la version du guerrier dans l'antiquité à celle de l'homme du XXème siècle, comme on peut voir des similitudes entre la période de Louis XIV et celle qui nous vivons actuellement, où l'on peut percevoir une virilité s'approchant de la féminité, avec des hommes qui se fardent, qui vont explorer leur sensibilité. À l'époque du bon vieux Louis c'était viril de se foutre du maquillage sur la gueule, aujourd'hui ça semble ridicule pour certains, pour d'autres ça se développe. Moi qu'est-ce que j'en pense ? J'en sais foutre rien, j'observe c'est tout. J'observe qu'il y a de l'inné et de l'acquis dans la masculinité. Je pense que la masculinité on la développe beaucoup par mimétisme, au contact des pères, des oncles et des anciens. Il y avait autrefois des initiations pour devenir un homme. Dans certaines tribus chez les Amérindiens ou en Afrique, à l'adolescence les anciens kidnappaient le gamin et allaient lui enseigner ce qui devait l'être. Parfois il ne voyait plus sa mère durant une année complète à cette période. Aujourd'hui en Occident on peut ne jamais couper le cordon ombilical et vivre toute sa vie comme un garçon, et ne jamais être capable de sortir du monde maternel. Qu'on le veuille ou non, le constat est là : nous vivons dans une société féminisée depuis quelques décennies, dans sa symbolique. Les garçons sont souvent élevés par des mères célibataires ou avec des pères effacés, qui ne jouent plus leur rôle d'initiateur. Si j'écris ça, ce n'est pas pour jeter la pierre aux femmes, bien souvent aussi elles se retrouvent seules à élever l'enfant tout simplement car le père s'est barré, qu'il en a rien à foutre. Mais même avec toute la meilleure volonté du monde, une femme ne pourra pas apprendre à un garçon à être un homme. Contrairement à ce que nous chantent les néoféministes, un père c'est primordial dans le développement d'un garçon, et non : une tante ce n'est pas un père, un grand-mère ce n'est pas un père. Arrêtez vos conneries ! Et non la masculinité n'est pas forcément "toxique", c'est plutôt votre idéologie qui est toxique.

Interrogeons-nous plutôt sur les notions de masculinité et de féminité plutôt que sur le féminisme et le masculinisme et toute la haine qu'ils peuvent engendrer.




Alors c'est quoi être un homme ?





























































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